
Les flux migratoires qui ont suivi les décolonisations un peu partout dans le monde ont contribué, parce qu’ils amenaient du neuf là où il n’y avait pas que de l’ancien, à renouveler les flows musicaux. C’est l’un des enseignements les plus évidents de l’exposition Paris-Londres, Music Migrations (1962-1989), qui raconte jusqu’en janvier au Musée national de l’histoire de l’immigration trois décennies qui ont vu Paris et Londres transformées par l’arrivée de ceux qui n’étaient, bien souvent, pas tellement désirés. Porte Dorée, on croise ainsi Rachid Taha et son rock oriental, The Clash et leur punk aux accents reggae, ou une revendication antiraciste devenue, par la grâce du calypso et des costumes bien dessinés, l’iconique Carnaval de Notting Hill. Présent lors du vernissage et impliqué dans l’exposition, Manu Dibango, lui, se réjouissait de la vitrine enfin offerte à tous ces acteurs qui ont écrit l’histoire de ce qu’on a appelé la sono mondiale.